Projet de dessin relationnel et d'autopublication présenté dans le cadre de la programmation "Trajectoires, aménagement et genius loci" du centre d'artistes Verticale.

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Depuis 2022, j'habite dans un bloc de «micrologements», c’est-à-dire que tous les appartements qui s’y voisinent sont des 1 ½ mesurant moins de 300 pieds carrés.

Les défis qui se manifestent au fil des mois influencent mes liens humains au sein du voisinage autant que ma manière d’habiter et d’aménager l’espace domestique. Notons entre autres la tension due à la proximité entre les voisin·es, le manque d’espaces extérieurs, le détachement des propriétaires, les prix inégaux des loyers ou encore les infestations de vermine généralisées.

Ainsi, je veux tout savoir des personnes qui, comme moi, habitent les micrologements – qui sont-elles? Quelles sont les trajectoires qui les ont amenées à habiter ces petits espaces? S’agit-il pour elles d’une situation viable, transitoire, ou involontaire? Sont-elles confortables? Et plus largement, comment la crise du logement les incite-t-elle ou non à réévaluer leur rapport à l'habitation? Je m’intéresse donc aux « techniques » développées par ces locataires pour une autoamélioration de leurs conditions d’habitation. Elles semblent particulièrement passer par la créativité, le partage, la réutilisation, l’horticulture, la solidarité et le bricolage.

J'invite les personnes habitant des micrologements à m'accueillir chez elles pour partager leur expérience, leurs récits. Je profite de ma visite pour réaliser des dessins documentant leur manière d’habiter l’espace et, qui sait, peut-être les aider à installer une tablette ou deux au passage. En guise de remerciement, je propose de leur donner une petite bouture d’une plante mauve nommée misère. En somme, le fruit de ces visites prendra la forme d’une publication qui rassemblera dessins, anecdotes évocatrices, trucs de grand-mère, échantillons de droits des locataires ainsi que divers extraits philosophico-poétiques.